La normalisation des approvisionnements semble avoir un impact sur la perception du « fabriqué en France » dans le monde des affaires. Cette étude souligne une évolution significative, alors que le critère de provenance devient moins crucial pour les décideurs en matière d’achats en entreprise. Découvrons ci-dessous les raisons pour lesquelles les entreprises achètent moins de Made in France.
Le « Fabriqué en France » Perd de sa Prépondérance
Malgré la fin de la crise d’approvisionnement, l’intérêt des entreprises pour les achats nationaux semble décliner. Selon une étude récente du cabinet AgileBuyer et du Conseil national des achats, le critère du made in France dans les décisions d’achat des entreprises est passé de 65 % en 2023 à 47 % en 2024. Cette baisse marque un retour au niveau de 2021, illustrant un changement de perspective après la période tendue de l’approvisionnement.
Le Made in France comme « Valeur Refuge »
Olivier Wajnsztok, directeur associé d’AgileBuyer, suggère que le made in France a agi comme une « valeur refuge » pendant les périodes d’incertitude, mais que son attrait diminue à mesure que les approvisionnements retrouvent une certaine normalité. La guerre en Ukraine, bien que persistante, semble réduire l’intérêt de cette solution en tant que « remède anti-rupture d’approvisionnement ».
Contraintes Économiques et Luxe Font Exception
Moins de la moitié des directions achats anticipent des difficultés de livraison, mais le made in France reste un critère essentiel dans le secteur du luxe et de la mode, avec un taux de 71 %. Cependant, son coût est pointé du doigt par 22 % des répondants, déclarant qu’il est trop élevé. Alors que 77 % des directions achats font de la réduction des coûts une priorité, la négociation reste l’arme privilégiée, suivie de leviers plus intelligents tels que l’ajustement des spécifications ou la prise en compte du coût total de possession (TCO).
Réduire la Dépendance à la Chine : Un Enjeu Majeur
Une préoccupation majeure des directions des achats est de réduire la dépendance à la Chine, surtout dans le contexte géopolitique actuel. 51 % des entreprises cherchent à réduire cette dépendance, notamment dans le secteur de l’informatique et des télécoms (88 %). Près des trois quarts des entreprises (70 %) estiment que les crises géopolitiques influenceront leur stratégie d’achats en 2024.
Craintes de Cartels et Monopoles
Plus de la moitié (56 %) des directions des achats redoutent de faire face à des situations de cartels entre leurs fournisseurs, avec 67 % affirmant avoir déjà rencontré des situations de monopole l’année précédente. Les secteurs les plus touchés sont l’immobilier et le BTP (81 %), l’énergie-environnement (71 %), l’aéronautique-défense et l’automobile (70 %).
Cette évolution dans les attitudes d’achat des entreprises révèle un paysage complexe où les priorités économiques et géopolitiques influencent les choix des acheteurs.